In bocca al lupo (titre provisoire)

Mise en scène de Judith Zagury avec ShanjuLab
Création en 2024

Marchairuz (© Julien Régamey)

Quels espaces imaginaires et physiques sont possibles pour le loup? Quelles cartographies dessiner et inventer? Que suscitent le retour de ce prédateur ainsi que les enjeux d’une possible cohabitation? Comment dépasser les confrontations entre pro et contre et mettre en avant ce que dit la présence du loup sur nous-mêmes, sur les autres vivants et sur les territoires?

Depuis le retour du loup en Suisse dans les années 1990, puis dans le Jura vaudois dès 2016, la tension monte entre les éleveurs, les défenseurs du loup et les autorités.

ShanjuLab, Judith Zagury et leurs animaux sont installés à Gimel, sur le territoire des meutes. A travers sa nouvelle création, ShanjuLab cherche comment raconter ce lieu, la spécificité de cette région qui tente de concilier une «nature visitée» avec un «environnement socialisé».

Un projet théâtral ancré dans le présent

ShanjuLab a choisi de mettre le témoignage des différents acteurs de terrain (éleveurs, bergers, scientifiques, autorités politiques, garde-faunes, associations, population, …) au cœur de sa démarche à travers un travail d’enquête de terrain s’étendant sur plusieurs années.

In bocca al lupo (titre provisoire), n’est pas pour autant à proprement parler un projet de théâtre documentaire. Il s’agit davantage d’un travail d’enquête et de récit-fiction, de recueil de la parole, d’écriture sonore et de la construction d’une réflexion collective mais aussi poétique autour de la question (problématique?) du loup.

Le loup est aussi un point de départ, une porte ouverte vers le sauvage dans un sens plus large. Il témoigne de notre rapport ambivalent à l’environnement et de la manière dont nous abandonnons ou au contraire nous nous obligeons à trouver des solutions.

Le loup s’avère être un catalyseur des enjeux environnementaux et sociaux contemporains : des conditions de vie du monde agricole ; des pratiques pastorales ; du dialogue/du clivage ville/campagne ; des interactions domestiqué/sauvage ; de la protection de la biodiversité ; de la place accordée au sauvage (en nous et hors de nous) ; de la gestion du risque ; des actions pour harmoniser notre rapport à la nature.

Les notions de cohabitation et de cartographies humaines et animales des territoires guideront le travail tout au long du projet. Il s’agira de comprendre la répartition des différents espaces de vie, des lieux de croisement (géographiques comme imaginaires), des points de rencontres et d’évitement. Dessiner dans l’espace physique mais aussi poétique l’histoire du loup au présent.

La forme théâtrale que prendra le projet n’est pas encore arrêtée. Elle sera déterminée par une première phase d’écriture.

Le collectif est déjà rejoint dans ce travail par Anne Simon, chercheuse en études animales littéraires, et Jean-Marc Landry, biologiste spécialiste du loup, tous deux membres de son Conseil scientifique (voir leur bio express sur la page des collaborateurs réguliers).